Les PME entament leur transition énergétique

A l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, focus sur 5 entreprises pionnières en matière de développement durable et de transition énergétique et écologique. Une stratégie gagnante pour les entreprises, les consommateurs et la planète...

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Les exemples, en matière de transition énergétique, sont nombreux.  Au-delà des dispositifs qui serviront les objectifs fixés dans le cadre du Plan Climat du gouvernement pour réduire l'empreinte carbone de l'Hexagone, les entreprises se mobilisent. Certaines PME et ETI n'ont pas attendu que les dispositions officielles soient rendues publiques. Certaines surfent directement sur la vague des économies d'énergie pour en faire leur cœur de métier, d'autres revoient leurs procédures, pour y intégrer leurs préoccupations environnementales – et faire des économies…

L'optimisation énergétique

logo Avob

Avob, à Boulogne-Billancourt, est dans la première catégorie. Spécialisée dans la gestion énergétique du parc informatique, la start-up, lancée en 2009, vise en effet pour ses clients la réduction des émissions de CO2 dues à l’informatique. Pour ce faire, elle déploie des outils d’optimisation de la consommation. Avob propose également une solution pour les petits et moyens bâtiments tertiaires, la Building Energy Saver, qui permet de consulter les informations relevées par les capteurs installés dans les bâtiments. L’utilisateur a ainsi la possibilité de piloter les consommations de son parc (éclairage, chauffage...). Déjà présente dans une trentaine de pays, Avob compte quelques clients de marque, comme le parc informatique des services de l'Elysée.

La transition énergétique, partie intégrante du business modèle

Logo Socomec

De son côté, l'Alsacien Socomec, fabricant de matériel électrique depuis 1922 à Benfeld, dans le Bas-Rhin, a intégré la transition énergétique dans son business modèle. Non seulement la société, qui compte 3 200 salariés, dont une bonne moitié à l'étranger, s'intéresse aux smart grids et aux data centers, mais elle vient en plus de s'engager dans la certification ISO 50001, visant à réduire sa consommation en énergie, avec une première usine d'onduleurs électriques certifiée à Huttenheim.
Pas question de s'arrêter en son bon chemin. L'entreprise envisage de récupérer l'énergie des résistances électriques et de substituer ses ordinateurs fixes par des portables, beaucoup moins gourmands en énergie. Mieux, Socomec milite, notamment en faisant visiter ses usines et ses bureaux à d'autres industriels locaux, pour qu'ils adoptent ses méthodes anti-gaspi. Un positionnement qui paie déjà en France comme dans son expansion à l'international. D'ailleurs, l'ETI réalise 70 % de son chiffre d’affaires (481 millions d’euros en 2016) à l'étranger.

Économiser la matière première

Logo Pocheco

Dans la deuxième catégorie, nombre de PME adoptent des mesures visant à économiser l'énergie, l'eau et les matières premières. C'est le cas de plusieurs gros utilisateurs de papier, par exemple.
Ainsi, Pocheco, dont l'usine, près de Lille, produit 10 millions d’enveloppes par jour, avec 125 salariés, a été citée en exemple dans le documentaire Demain (César 2016 du meilleur documentaire). Toitures végétalisées, panneaux photovoltaïques, capteurs photosensibles adaptant la luminosité des néons, bambouseraie chargée de traiter les eaux souillées par le nettoyage des machines : rien n'a été laissé au hasard dans l'usine. De même, tous les postes de travail sont étudiés pour éviter le gaspillage, que ce soit en termes de chutes de papier ou de fonds de pots de peinture. L'entreprise est membre de Bpifrance Excellence.

Logo Quo Vadis

Autre consommateur de papier, l'éditeur d'agendas Quo Vadis, du groupe Exacompta Clairefontaine, dont l'usine se trouve à Carquefou, en Loire-Atlantique. Signe de la mobilisation de l'entreprise, elle compte quatre spécialistes, ingénieurs en environnement - sécurité et qualité, sur ses 250 salariés. Tri, sensibilisation du personnel et indicateurs de suivi du taux de perte papier ont été les points forts de la stratégie initiée en 2010. Le résultat est à la hauteur des ambitions, même si, à la marge, de nouvelles initiatives ont été lancées depuis pour affiner encore le temps de calage des machines afin d'économiser toujours plus de papier, par exemple. Le constat est clair, en tout cas : « Le respect de l'environnement a induit une amélioration de la qualité de nos produits », indiquent deux des ingénieurs environnementaux de Quo Vadis.

Logo Essity

Même chose, enfin, chez Essity (ex-SCA), qui fabrique des produits d’hygiène (notamment pour la marque Lotus), à Gien, dans le Loiret. Dès 2013, l’entreprise s'est dotée d'un nouveau dispositif de traitement des eaux usées, afin de rogner sur sa consommation d'eau et d'énergie, ses émissions de CO2 et ses déchets.